za
avec l'aimable autorisation de la revue
Abeilles et Fleurs
Vous vous êtes fait plaisir en achetant une reine dite « souche », ou bien vous avez sélectionné la meilleure des meilleures reines de votre rucher. Surtout, ne la laissez pas dans une ruche 10 cadres ! Avec un rythme de ponte très soutenu en période de miellée, sa spermathèque va s’épuiser. Conservez-la plutôt dans un petit volume où sa ponte sera freinée. Cette reine sélectionnée, donc de grande valeur, vous permettra de faire de la reproduction sur plusieurs années.
|
 |
Etape n°1 |
Une reine bien fécondée, dont la spermathèque contient jusqu’à 6 millions de spermatozoïdes, sera performante 2 ou 3 ans au maximum.
Elle en utilise environ 2 à 3 millions par saison, selon les transhumances et la place dont elle dispose pour pondre.
Votre but est de freiner sa ponte afin d’économiser sa spermathèque, et de la conserver le plus longtemps possible, au mieux 4 ou 5 ans.
C’est précisément à cette période qu’il faut être vigilant afin d’éviter les manques de réserves.
Les pesées peuvent nous aider dans le suivi du rucher.
|

|
|
  |
Etape n°2 |
Une reine est une véritable « machine à pondre ».
Certains auteurs considèrent qu’elle peut pondre de 1 500 à 2 000 œufs par jour, soit plus que son propre poids.
Depuis la pratique courante des analyses ADNm, on sait que sa spermathèque peut contenir la semence de plus de 20 mâles différents.
Chacun apportant ses propres caractères, cela permet une diversité génétique des larves produites.
|
 |
|
    |
Etape n°4 |
Cette méthode présente cependant un inconvénient majeur : le « blocage de ponte ».
Pendant les fortes miellées ou les apports abondants de pollen, les butineuses déposent du pollen ou du nectar jusqu’au cœur de la chambre à couvain, au fur et à mesure que naissent les jeunes abeilles.
La reine n’a donc plus de place pour pondre.
En plus d’une interruption des naissances les semaines suivantes, il est très difficile, voire impossible, de trouver de jeunes larves pour l’élevage.
|

|
|
     |
Etape n°5 |
Voici la ruche compartimentée qui vous permettra d’éviter ce phénomène.
Les cadres sont placés perpendiculairement à l’entrée, en « bâtisses chaudes ».
Grâce à une grille à reine, la reine est confinée sur 3 cadres, au fond du corps de ruche.
L’entrée réduite, et située à l’opposé de la chambre à couvain, freine l’activité des butineuses.
Celles-ci déposent le miel en priorité dans les cadres proches de l’entrée.
|
 |
|
Astuce
Malgré toutes ces précautions, si votre colonie se développe trop, déplacez-la de quelques mètres pour perdre les butineuses. Vous pouvez également y prélever un petit essaim, ainsi la reine réduira sa ponte.
Le saviez-vous ?
Certains éleveurs estiment que ces reines, dont la ponte est freinée, produisent des larves de greffage de meilleure qualité.
Attention
4 ou 5 jours avant le greffage, pensez à introduire un cadre bâti vide au centre du compartiment à couvain.
Pour en savoir plus
Dr. F. Ruttner – Queen Rearing, éd. Apimondia, 1983.
L’élevage des reines, éd. Rustica 2008, p. 26, 2009.
Gilles Fert
Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica