Quel type de ruchette choisir ? par Gilles Fert Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica
avec l'aimable autorisation de la revue Abeilles et Fleurs
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La fécondation de vos reines se fait bien souvent dans les grandes ruches de production et cela se passe très bien. Si vous souhaitez développer votre rucher grâce à la division de vos colonies, vous pouvez assurer des fécondations en utilisant moins d’abeilles. En effet, il est dommage de mobiliser autant d’abeilles et de volume pour la période de fécondation : une ruchette, voire un nucleus de fécondation nécessitent peu d’abeilles et suffisent parfaitement. Vos colonies donneuses s’en porteront mieux, car moins délestées et cette petite population consommera moins de réserves de nourriture. Avec la même quantité d’abeilles, et dans les mêmes délais, vous pourrez assurer la fécondation de plusieurs reines. Des travaux scientifiques ont mis en évidence que 200 jeunes ouvrières pouvaient mener à bien une fécondation.
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Etape n°1 |
La ruchette simple offre une grande souplesse d’utilisation : elle permet de ne s’équiper que d’un seul type de cadre, puisqu’on y utilise des cadres de ruche.
Vous pouvez constituer un petit essaim sur deux cadres de couvain et nourriture prélevés dans une ruche avec leurs abeilles. Le lendemain, lorsque les abeilles se sentent bien orphelines, introduisez une cellule royale âgée de 10 jours. Une douzaine de jours plus tard, dès que la reine pond, complétez cette ruchette avec des cadres de cire gaufrée.
Le transvasement en ruche 10 cadres se fait quand les abeilles ont tout rempli. Vous éviterez ainsi une introduction de reine, opération toujours risquée.
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Etape n°2 |
Vous pouvez également diviser un corps de ruche en deux. Vous obtenez ainsi l’équivalent de deux ruchettes.
Aménagez un fond de ruche avec deux entrées opposées : vous favorisez ainsi l’orientation des abeilles de l’un et l’autre des deux compartiments.
Vous pouvez faire la séparation médiane en tôle métallique, ou en bois contre-plaqué fin. Pensez à rendre cette séparation amovible.
Pratiquez le peuplement comme indiqué en 1. A la fin de la saison apicole, retirez cette séparation pour réunir le tout en prenant soin de ne laisser qu’une reine. La seconde vous permet de remérer une colonie défectueuse.
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Etape n°3 |
La petite ruchette que l’on nomme « nucleus » (noyau), ou nuclei lorsqu’il y en a plusieurs, est le format le plus économique pour assurer la fécondation d’une reine.
Vous avez la possibilité de démarrer ce nucleus uniquement avec des amorces de cire gaufrée, 200 g d’abeilles, du nourrissement et une cellule royale âgée de 10 jours ou une reine vierge.
Pour éviter les désertions, laissez le tout fermé pendant 2 jours, au frais dans une cave, avant d’ouvrir l’entrée à la tombée de la nuit dans votre rucher de fécondation.
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Attention
En période de choc de température brutal, on observe souvent des désertions sur les petits nuclei. Pensez à les disposer dans des ruchers mi-ombragés.
Astuce
Les ruchettes en carton offrent un bon rapport qualité/prix. Protégées avec de l’huile de lin, elles peuvent même passer l’hiver.
Conseil
Si vous ne cherchez pas à faire une production importante de reines, choisissez une ruchette 5 cadres ayant le format de vos cadres de ruches à miel.
Pour en savoir plus
Frish (von) K. – Vie et mœurs des abeilles, Albin-Michel Ed., Paris, 1969.
Jeanne F. – « Ruchettes cinq cadres », Bull.Tech. Apic., 5 (2), 45-46, 1978.
Gilles Fert
Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica