Les nourrisseurs
par Gilles Fert
Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica

avec l'aimable autorisation de la revue
Abeilles et Fleurs

Quel type de nourrisseur choisir ? On trouve chez les fournisseurs spécialisés différents modèles adaptés à la quantité de sirop nécessaire et au modèle de ruche utilisé. Ces nourrisseurs sont tout simplement de petits abreuvoirs qui permettent aux abeilles de pomper le sirop distribué par l’apiculteur. La pratique qui consiste à distribuer du nourrissement est malheureusement devenue nécessaire dans beaucoup de régions. L’évolution de l’agriculture, la disparition croissante des surfaces de butinage, l’utilisation excessive des herbicides font qu’il nous faut parfois pallier les manques de réserves par ces distributions d’appoints !

Etape n°1

Le modèle appelé « nourrisseur d’entrée » s’utilise surtout au printemps pour stimuler la colonie.

Facile d’utilisation, sans ouvrir la ruche, il vous faut juste enfumer légèrement avant de le glisser dans l’entrée de la ruche en vérifiant bien qu’il n’y ait pas de fuite, afin d’éviter tout risque de pillage.

Etape n°2

Le nourrisseur « couvre-cadres » permet la distribution d’un volume de sirop plus important, pour certains jusqu’à 5 litres.

Ce modèle de nourrisseur remplace le couvre-cadres.

Il est donc placé juste au-dessus des cadres.Il restera toute l’année sur votre ruche.

La cheminée du nourrisseur placée juste au-dessus de la grappe d’abeilles permet une bonne prise de sirop, même avec les températures les plus basses.

Etape n°3

Le « nourrisseur anglais », circulaire, en plastique, se place sur le couvre-cadres au niveau du petit trou central.

Il protège bien le sirop du pillage et permet de nourrir sans trop déranger les abeilles.

Il s’agit d’une précaution nécessaire si vous distribuez un sirop à base de miel qui a l’inconvénient de déclencher rapidement le pillage.

La toiture doit être assez profonde pour disposer d’un espace suffisant.

Etape n°4

Le « nourrisseur-cadre » vous permet un apport de sirop dans la ruche et constitue également une partition.

Parfois, la colonie est trop petite pour occuper tout le volume de la ruche ou de la ruchette.

Cette partition mobile régule ce volume tout en permettant de nourrir. Inconvénient : il faut ouvrir la ruche.

Etape n°5

Dans l’urgence, si votre colonie a un besoin immédiat de nourriture, et que vous ne disposez plus de nourrisseurs, n’hésitez pas à utiliser la méthode du « sac plastique ».

Les petits sacs de congélation conviennent parfaitement.Versez la quantité de sirop souhaitée, percez une dizaine de trous avec une petite aiguille.

Retirez deux ou trois cadres du corps de ruche pour créer l’espace nécessaire, placez enfin ce nourrisseur de fortune au fond de la ruche, les trous vers le haut.

            Etape n°6

Si vous êtes situé dans une région aux hivers longs et rigoureux et que votre ruche manque de provisions au début de l’automne, il vous faudra faire un nourrissement important.

Retournez au-dessus des cadres « un seau de sirop » (le plus concentré possible) au couvercle percé de petits trous.

Créez l’espace nécessaire avec une hausse vide pour y placer le seau.


Précautions
Le meilleur nourrisseur reste le cadre de miel. Mais nous n’en n’avons pas toujours en réserve. Nourrissez juste le nécessaire à la survie de la colonie. N’abusez pas du sirop, rien ne vaut le nectar.

Pillage
Comportement agressif que les abeilles étrangères à la ruche ont en venant voler le miel. Le pillage se déclenche suite à une mauvaise manipulation dans le rucher comme l’oubli d’un cadre de miel, un nourrisseur qui fuit…

Le saviez-vous ?
Si votre colonie ne consomme pas le sirop, vérifiez son état de santé. N’hésitez pas à contrôler le couvain, et la qualité de la reine. Bien souvent cette reine est défectueuse ou la colonie malade.

Pour en savoir plus
Le traité Rustica de l’apiculture, 2002, page 252
« Le Nourrissement », Abeilles et Fleurs n° 714, mars 2010.

Gilles Fert
Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica