L'indispensable cérificateur solaire par Gilles Fert Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica
avec l'aimable autorisation de la revue Abeilles et Fleurs
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La cire d’abeille fond très bien grâce à la chaleur solaire. Rappelez-vous que le point de fusion de cette cire pure se situe seulement à 64 °C. De retour du rucher, vos vieux cadres seront avalés par le cérificateur, avant que la teigne ne s’en charge. Ne vous privez donc pas de cet outil, dont la fabrication est facile à partir de matériaux de récupération. Contrairement au traitement en chaudières traditionnelles, la cire de cérificateur n’est ni cuite, ni surchauffée. Elle est d’une qualité optimale. Dans un contexte où la contamination chimique des cires dans la ruche est préoccupante, voici un premier pas vers le recyclage… économique et écologique !
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Etape n°1 |
Le volume de votre cérificateur doit être adapté au nombre de ruches que vous avez.
Mais il n’est pas nécessaire de prévoir trop grand : en période de forte chaleur, la fonte des cadres est très rapide.
En quelques minutes, il ne reste que les fils métalliques.
S’ils viennent de ruches saines, ces cadres peuvent être regarnis de cire dans la foulée.
Si vous suspectez un cas de loque, désinfectez-les préalablement dans un bain de soude caustique.
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Etape n°2 |
Prenez une fenêtre de récupération, à double vitrage.
Puis fabriquez un coffre bien étanche correspondant à la taille de cette fenêtre.
Pour l’intérieur métallique recevant la cire, vous pouvez par exemple récupérer auprès d’un imprimeur des tôles de type « offset ».
A l’extérieur, vous pouvez peindre les faces en noir, pour améliorer l’absorption des rayons solaires.
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Etape n°3 |
Deux précisions supplémentaires pour optimiser le fonctionnement de votre coffre : donnez-lui une inclinaison d’environ 15° d’angle, afin que la vitre se trouve plus ou moins perpendiculaire aux rayons du soleil (en zones tropicales, cet angle est moins prononcé).
Et dans la partie basse du coffre, prévoyez une grille métallique pour filtrer les impuretés.
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Etape n°4 |
Ultime finition : montez votre cérificateur sur pivot !
Cet effort se justifie si vous prenez le temps de l’orienter vers le soleil plusieurs fois par jour.
Autrement, les fins bricoleurs pourront aménager un système d’horloge permettant au cérificateur de suivre le soleil automatiquement.
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Etape n°5 |
Bien sûr, ce système fonctionne uniquement en période de soleil.
Ceci dit, pour fondre les opercules, le rendement est parfait et vous permet donc de récupérer une précieuse matière première.
Il est moins bon concernant les vieilles brèches noircies dont les traces de cocons retiennent la cire en faisant éponge, dont on ne récupère que 70 % à 80 %.
Mais qu’importe, cette cire là a moins de valeur.
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Le saviez-vous ?
Les molécules des traitements acaricides successifs, appliqués contre Varroa, se fixent dans la cire des corps de ruches. Les polluants extérieurs à la ruche, les molécules de l’agriculture chimique entrent dans la ruche et migrent dans la cire par l’intermédiaire du pollen. On sait maintenant que cette accumulation de résidus chimiques affecte l’appareil reproducteur des reines comme des mâles. La cire d’opercules, plus jeune, est moins contaminée.
Pour les stressés
Si vous manquez de temps, vous trouverez des modèles de cérificateurs orientables chez les fournisseurs de matériel apicole.
Pour en savoir plus
http://www.beesource.com/files/solmeltr.pdf (en anglais).
J. Louveaux – Les abeilles et leur élevage, Edition Hachette 1980, p 200-203.
M. Frazier – « What have pesticides got to do with it? », American Bee Journal, 2007.
Gilles Fert
Auteur de « L’élevage des reines » aux Editions Rustica