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Le petit coléoptère Aethina tumida - Nouvelle et inquiétante progression ? (2004)
Par Jean-Paul Faucon

Le petit coléoptère (Aethina tumida) a progressé ces dernières années dans différentes régions du monde. Il a été mis en évidence en juin 2000 en Égypte (au nord du Caire), en août 2002 au Canada (dans le Manitoba), en novembre 2002 en Australie (aux environs de Sydney).

Pour enrayer sa progression, des mesures réglementaires ont été prises par la communauté européenne. Rappelons à ce propos que ce parasite est à déclaration obligatoire dans la communauté européenne (décision 2004/216/ CE du 1er mars 2004).

Début octobre nous avons appris par l’intermédiaire du Laboratoire National d’Investigations Vétérinaires de Lisbonne (Portugal) que des larves d’Aethina tumida avaient été mises en évidence dans un lot de reines en provenance du Texas. L’état du Texas n’était jusqu’à présent pas reconnu comme contaminé par Aethina tumida. L’importation était couverte par un certificat sanitaire.

Des reines appartenant au même lot que celui reçu au Portugal ont été réceptionnées en France dans deux départements : la Haute-Vienne et le Puy-de-Dôme. Ces reines ont été par la suite distribuées en de nombreux points du territoire. Rien n’indique pour le moment que ces reines et leurs accompagnatrices aient été infestées par le petit coléoptère et à plus forte raison que celui-ci soit présent sur le sol français.

Des mesures d’urgence sont actuellement mises en place par le Ministère de l’Agriculture. à l’heure où l’on met sous presse, il semblerait que l’on s’oriente vers l’interdiction d’importation des reines en provenance des Etats-Unis, à l’exception de celles originaires d’Hawaï.

Cependant, bien qu’il soit difficile de savoir si le petit coléoptère est susceptible de s’adapter parfaitement à l’ensemble des régions françaises et si les dégâts occasionnés seront aussi importants que dans d’autres pays, la plus grande prudence est de rigueur.

Dessin : Isabelle Lamberto

Rappel : comment se présente le petit coléoptère ?

• 3 à 4,5 mm
• Éléments qui permettent une reconnaissance de l’adulte
• Couleur : noir à brun foncé
• Comportement : il fuit la lumière
• Le cycle évolutif ne se développe parfaitement que si la température du sol est supérieur à 10 °C. Dans le cas contraire, il semble que le cycle de développement soit ralenti.

1. thorax incurvé vers l’arrière et pointu
2. antennes en forme de massue
3. extrémité de l’abdomen non recouverte par les élytre

Aethina tumida Murray, 1867, larve, stade indéterminé ; détail d’un tubercule dorsal

• Couleur : beige
• Dimensions : 10 à 11 mm de long
• Les larves se nourrissent du couvain, de pollen et de miel

1. trois paires de pattes
2. épines dorsales

Aethina tumida fuit la lumière. Il se remarque préférentiellement dans le fond des ruches. Lors de la visite, enlever tous les cadres de corps et examiner attentivement le plateau et les abeilles présentes dans le fond pour essayer de repérer le petit coléoptère.

Éléments qui permettent une reconnaissance des œufs :

• Couleur : blanche
• Dimensions : 1,5 sur 0,25 mm
• Les œufs sont pondus en amas dans les fissures et crevasses du bois de la ruche, sur la tête des cadres.

En conclusion, pour faire face à ce nouveau fléau :

• Respecter la réglementation : ne pas importer illégalement des abeilles.
• Connaître l’anatomie et le cycle de vie du petit coléoptère. Sa détection doit devenir une routine lors de la visite des colonies.
• Rester informés sur la propagation du parasite, ainsi que sur les méthodes de lutte utilisées.

Sources :

• CSL National Bee Unit (Grande-Bretagne)
• Laboratoire National d’Investigations Vétérinaires de Lisbonne (Portugal)
• Muséum National d’Histoire Naturelle (France)
• AFSSA Sophia Antipolis, Unité Pathologie de l’Abeille (France)
• Ruth Hauser, Magazine de l’OVF Juin 2003
• Pour plus d’informations, voir aussi les nos 193, 197 et 199 de La Santé de l’Abeille.