Aux apiculteurs-apicultrices qui utilisent des acides organiques pour contribuer à la lutte contre varroa.
Avec le soutien du collectif « Plantes en élevage », nous avons décidé de produire un manifeste dans le but de faire bouger les lignes !
Nous ne voulons plus être dans l'illégalité quand on soigne nos abeilles avec des acides organiques !
Comme nous refusons que nos organismes techniques soient contraints de renoncer aux expérimentations et à la recherche de méthodes innovantes.
C'est pourquoi nous vous sollicitons pour signer ce manifeste, et le transmettre à vos collègues, apiculteurs et apicultrices, utilisateurs d'acides organiques ou désireux de le devenir.
Pour le signer, veuillez remplir le formulaire en ligne.
Ce manifeste sera rendu public le 15 avril dans des médias nationaux ainsi que les nom, prénom, département des premiers signataires. Il accompagnera une tribune, complétée par un argumentaire contextuel et technique.
Merci donc de ne pas divulguer ce manifeste à la presse ou dans les réseaux sociaux avant sa publication officielle. Sa diffusion doit se faire uniquement vers un public d'apiculteurs et d'apicultrices.
Pour votre information les apiculteurs-trices signataires de ce manifeste ne peuvent pas être poursuivis pour cette action. En revanche il est toujours possible que suite à la publication du manifeste des contrôles ciblés soient organisés par l'administration. En cas de contrôle ne restez pas seul.e et faites appel aux structures signataires et à la solidarité de la profession.
Pour plus d'informations vous pouvez nous contacter par mail, ou à défaut par téléphone : 0781691712.
Vous pouvez également consulter la plaquette du collectif ici : https://www.plantesenelevage.fr/
Merci à tous pour votre mobilisation !
Manifeste pour l'usage libre des acides organiques en apiculture
Nous soignons nos abeilles parasitées par varroa depuis le début des années 80 avec des produits d'origine naturelle (acide oxalique, formique, lactique...), déjà présents dans le miel et reconnus pour ne pas laisser de résidus. Les protocoles d'utilisation et les études sur l'efficacité de ces traitements, des alternatives à la chimie de synthèse, ont été développés grâce à un travail très étroit entre la recherche et les apiculteurs-trices, et notamment avec nos organismes techniques : ADAs (Association de Développement de l'Apiculture) et ITSAP (Institut Technique et Scientifique de l'Abeille et de la pollinisation).
Ces produits sont aujourd'hui utilisés par tous les apiculteurs-trices en bio et une grande partie des apiculteurs-trices en conventionnels.
Or depuis 2015 nous sommes dans l'illégalité alors que notre ambition et notre volonté sont de protéger nos animaux, notre environnement et la santé humaine.
Des laboratoires se sont appropriés ces recherches pour développer des médicaments contenant ces molécules et ont obtenu des autorisations de mise sur le marché (AMM).
Contrairement aux substances que nous utilisons, les médicaments autorisés posent des problèmes importants d'efficacité, de praticité et peuvent parfois provoquer des dégâts sérieux sur nos abeilles et nos reines en particulier.
Fin 2020, le Ministère de l'agriculture nous rappelle que "lors d'un traitement illégal par un apiculteur, la mise à mort des animaux ayant reçu le produit et la destruction des produits de la ruche doit être ordonnée".
Ce qui pourrait passer pour un rappel à la loi par le Ministère relève de l’abus de pouvoir. Nous, apiculteurs-trices, avons mis au point toutes ces techniques de lutte contre ce parasite. Nous n’avons pas attendu les laboratoires pharmaceutiques car sinon nous n’existerions plus.
Plus grave, les expérimentations des ADAs effectuées sur nos ruches et visant à rechercher de nouvelles techniques pour traiter varroa sont de ce fait interdites.
La vulgarisation et la diffusion des résultats du travail de recherche déjà effectué sont aussi interdites.
Alors,
- Parce que nous voulons pouvoir travailler avec des produits simples et naturels, reconnus pour leur efficacité ;
- Parce que nous voulons continuer à expérimenter dans nos ruchers, encadrés par nos ADAs, comme nous le faisons depuis des années ;
- Parce que nous voulons que nos associations de développement puissent continuer de repérer, tester et diffuser des techniques innovantes mises au point dans nos exploitations ;
- Parce que nous voulons continuer à partager le fruit de ces expérimentations, par le biais de formations, de documentations techniques...
Nous, apiculteurs et apicultrices, comme les éleveurs des autres filières animales contraints à l'illégalité lorsqu'ils préfèrent les plantes aux produits pharmaceutiques de synthèse :
- exigeons que nos pratiques soient légalisées ;
- appelons nos organisations techniques et syndicales à rejoindre le collectif "Plantes en élevage" pour demander à l’État de définir en urgence un nouveau cadre réglementaire spécifique pour mettre un terme à cette situation.