Avec l'aimable autorisation de la revue du SNA - Abonnez-vous à l'Abeille de France
En mai, fais ce qu'il te plaît
F. Anchling
Ce vieil adage populaire est comme une permission donnée à nos pensionnaires ailées, excitées par l'abondance des fleurs, des nectars et des parfums. Pour l'apiculteur, comme pour ses protégées le mois de mai est un mois d'activité intense. Il faut tout ensemble: surveiller le développement des peuples, agrandir leur habitation, poser des hausses, être attentif à l'essaimage, essayer de le contenir, récupérer les essaims, les soigner, élever des reines et même procéder aux premières récoltes.
Et comme toujours commençons par une visite d'observation générale du rucher. On est fasciné par l'activité fébrile que l'on découvre. Les abeilles sortent de la ruche et sans perdre de temps partent comme des fusées vers les sources de nectar. D'autres jaillissent de tous horizons et rentrent avec leur précieuse cargaison. D'autres enfin avec des culottes de pollens multicolores se faufilent dans la cohue.
L'odeur de miel, de nectars et de propolis qui flottent tout autour du rucher faire rêver des récoltes en perspective.
Agrandir
Les mois de mars et avril se sont distingués par de longues périodes froides accompagnées d'un vent du nord constant. Malgré cette froidure, les butineuses sont sorties pour rechercher les pollens et surtout l'eau nécessaire à l'élaboration de la bouillie larvaire. Sur les abreuvoirs j'ai constaté avec peine une hécatombe de vieilles abeilles et souvent je me suis posé la question « mais qui donc envoie ces travailleuses à une mort certaine ? Quel est ce chef sans-coeur qui conduit ainsi à leur perte ses vaillantes butineuses ? ». Avec inquiétude je regardais les populations décroître au trou de vol : y aura-t-il suffisamment de butineuses lorsque fleurira le colza ?
Et pourtant, amorcé en mars, le développement des populations s'est accéléré tout au long du mois d'avril dans le confort et la chaleur de la ruche et va connaître en mai son amplitude maximum, suivant en cela de très près les floraisons. La colonie vit au rythme des saisons et des fleurs, car la nature constitue le seul calendrier qui programme son horloge biologique. L'apiculteur doit observer avec beaucoup d'attention les floraisons qui l'entourent afin d'être en harmonie avec ses protégées. Ainsi il pourra découvrir la relation qui existe entre une espèce mellifère bien déterminée et le signal qui incite la colonie à élever des faux-bourdons.
À cette époque de l'année, nous devons surveiller régulièrement cette magnifique croissance et la favoriser de façon à maintenir l'harmonie biologique nécessaire à un développement parfait de la colonie. Il ne faut pas oublier qu'un rayon de couvain donnera à l'éclosion celui-ci suffisamment d'abeilles pour couvrir trois rayons. Nous devons tenir compte de cette augmentation spectaculaire de la population et anticiper l'espace nécessaire à son logement, en procurant à ces bataillons de futures butineuses des cires gaufrées à bâtir et des cadres pour stocker le nectar.
Il existe une relation absolue entre l'étendue du couvain, une population forte et l'harmonie qui règne dans la colonie ; harmonie nécessaire pour transformer et enrichir le nectar en miel de qualité. Les chercheurs ont calculé que lorsque de 10 à 15 000 butineuses apportent du nectar à la ruche, de 25 à 30 000 jeunes abeilles sont nécessaires pour le mûrir et le transformer en miel. Ce travail du nectar et l'évacuation de l'eau qui en résulte nécessitent une température constante de 35 degrés, régulée par le travail des occupantes de huit à dix cadres de couvain. L'on comprend dès lors l'importance de ne pas intervenir intempestivement dans les ruches pour éviter de les refroidir.
Ne pas oublier de donner des cadres à bâtir afin que les cirières ne soient jamais désœuvrées. Les jeunes abeilles, cirières du 10ème au 16ème jour de leur existence, sont au maximum de leur effectif; c'est le moment le plus favorable pour faire construire. La construction des cadres est à surveiller soigneusement; d'où l'intérêt de couvrir les ruches avec une vitre en plastique qui permet sans ouvrir la ruche d'en visualiser l'activité. Si l'activité de construction est suspendue, c'est à dire si les bords du gâteau en construction sont brutalement arasés vers le bois du cadre et même quelquefois collés avec de la propolis - la colonie est atteinte de la fièvre d'essaimage.
Quelles sont les causes de la fièvre d'essaimage ?
Essaimer est une nécessité vitale pour notre abeille, car inscrite dans le patrimoine génétique de l'espèce. C'est ainsi, qu'apparue sur terre bien avant l'homme, elle a progressivement investi tout le globe, s'adaptant aux différents climats par sélection naturelle, qui va toujours dans le sens de la survie de l'espèce. C'est pourquoi la lutte pour limiter l'essaimage est difficile, elle va à l'encontre d'une nécessité biologique vitale pour l'espèce.
C'est l'un des caractères les plus curieux des moeurs des abeilles. Elles ne cherchent pas seulement à se multiplier dans la ruche, elles vont fonder une nouvelle colonie au loin. Si par la scission de la souche elles s'en trouvent momentanément affaiblies, elles deviennent par la suite extrêmement actives. Non seulement l'essaimage a permis le renouvellement de la reine, mais encore toute la colonie a été régénérée et stimulée par l'accomplissement de cet acte physiologique. Les causes de l'essaimage sont multiples et contradictoires bien que toutes ne soient pas encore définies avec certitude. Toutefois l'expérience montre que les causes les plus fréquentes sont par ordre d'importance :
L'encombrement du nid à couvain (il n'y a plus assez de place pour les abeilles, le couvain et le miel) :
- par des cadres de miel ou de pollens et une population en expansion régulière ;
- des naissances nombreuses coïncidant avec une forte récolte de miel notamment dans le colza ;
- des butineuses retenues à la ruche par une longue période de mauvais temps ;
- des bâtisses défectueuses ou encore la pose tardive de la hausse.
L'âge de la reine : une colonie dotée d'une jeune reine à moins de risque d'essaimer qu'une autre avec une reine âgée. Une reine de l'année n'essaime presque jamais (2 à 3 % d'essaimage) ; avec une reine d'un an le risque est déjà de 20 % ; et lorsqu'elle a deux ans c'est 50 %. Conclusion, changeons les reines au minimum tous les deux ans. C'est ainsi que la prévention de l'essaimage ne concerne pas seulement le mois de mai mais toute la pratique apicole annuelle.
La cohésion de la colonie : est en partie due à une bonne émission des phéromones de la reine. Si la reine en propage moins, les conditions de l'essaimage augmentent. Plus la reine est en bonne santé grande et grosse, plus elle émet de phéromones et donc moins la ruche essaimera. L'hérédité joue aussi un rôle : certaines souches sont plus essaimage que d'autres. Il est donc conseillé de changer les reines des souches qui ont essaimé, de même il est nécessaire de changer les reines des essaims récoltés.
La température. L'exposition en plein soleil et le manque d'aération sont aussi des causes favorisant l'essaimage. Par contre on a constaté que les années sèches sont défavorables à l'essaimage, par contre les années humides le favorisent.
Les rentrées irrégulières de nectar stimulent la ponte de la reine, provoquant l'accroissement des colonies et finalement la surpopulation. Des apports massifs de nectar ont pour effet de bloquer la ponte de la reine.
Lorsqu'il y a un déséquilibre entre le nombre de nourrices et le nombre de larves : pas assez de larves pour absorber les immenses quantités de gelée royale produite par les nourrices, il y a souffrance. (C'est comme si une vache n'était pas traite).
Comment prévenir l'essaimage ?
Les butineuses doivent pouvoir butiner, les cirières doivent pouvoir construire, les nourrices doivent pouvoir s'occuper du couvain. Il faut donc réserver de la place dans les hausses pour stocker les arrivées de nectar, mettre en place de nouveaux cadres de cire gaufrée à construire, aussi bien dans les corps de ruche que dans les hausses, et veiller à ce qu'il y ait suffisamment de couvain non operculé pour que les nourrices puissent s'en occuper. La répartition des différentes catégories d'abeilles, butineuses, cirières, nourrices joue un rôle important. C'est en changeant cette répartition que l'on peut prévenir l'essaimage: par exemple en déplaçant la ruche pour perdre toutes les butineuses; en pratiquant un échange de hausses entre les différentes colonies ou aussi en construisant des essaims artificiels. La colonie cherchera toujours à rétablir son équilibre avant de penser à essaimer. Bien entendu, aucune de ces méthodes n'est infaillible.
Certaines théories prétendent qu'en enlevant les cellules en formation tous les neuf jours le risque d'essaimage s'estompe. Malheureusement il faut constater que cette méthode n'est pas infaillible, car d'une part les abeilles chercheront avec succès à cacher la prochaine cellule qui échappera à notre vigilance, d'autre part elle laisse perdurer la fièvre d'essaimage, pendant laquelle aucune récolte conséquente ne rentrera.
Que faire lorsque la fièvre d'essaimage s'est emparée d'une colonie ?
Les solutions sont multiples et avec l'expérience chacun préférera la sienne qui dépend bien sur du matériel utilisé.
Sachant que les cellules d'essaimage sont presque toujours construites au bas des cadres, une méthode très rapide consiste à basculer les corps de ruche, à regarder le dessous des cadres et éventuellement à éliminer les cellules que l'on rencontre. C'est une méthode rapide et expéditive qui ne supprime pas la fièvre d'essaimage mais qui confirme sans grande manipulation que cette colonie à envie de s'évader et qu'il faut s'en occuper très rapidement.
Pour ce faire, je déplace la souche de quelques mètres. À son emplacement, sur le plancher existant j'installe un corps de ruche dans lequel sont posés au centre deux cadres de couvain avec des cellules ouvertes prélevées sur la souche, un cadre de provisions de chaque coté. Je remplis le reste du corps avec des cires gaufrées. Les butineuses ont quitté la souche et toutes reviennent à leur emplacement initial, occupent ce corps de ruche et tireront à partir des larves des cellules que l'on appelle cellule de sauveté. Pendant ce temps je visite la souche, je remplace par des cires gaufrées les 4 cadres prélevés et j'élimine toutes les cellules royales, sauf dans le cas où je trouverais l'ancienne reine qui est alors éliminée et je conserve la plus belle des cellules royales. Ayant perdu ses butineuses, la fièvre d'essaimage a disparu. Néanmoins neuf jours plus tard je vérifie quand même si tout se passe comme prévu.
Pour les colonies destinées à la transhumance et qui doivent être renforcées avant de partir; je pose sur l'essaim nouvellement constitué un plateau de fond sur lequel j'installe après contrôle la souche. Au bout de neuf jours, j'enlève le corps avec l'essaim, j'élimine toutes les cellules de sauveté, et je place ce corps au-dessus de la souche sans précaution particulière; j'ai ainsi une colonie très forte sans risque d'essaimage. Pour la parfaite réussite de cette opération il est conseillé d'intervenir par beau temps et en fin de matinée. Naturellement si je préfère agrandir mon rucher, je laisserai l'essaim artificiel et la souche à leurs emplacements respectifs poursuivrent leur chemin.
Lorsque l'essaim parait
Malgré toutes les précautions prises, un essaim peut quand même nous narguer, accroché à une branche à proximité du rucher. Si l'on a la chance d'être présent au moment de la sortie de l'essaim, il est bon de se rappeler la remarquable description qu'en a faite Maurice Maeterlinck dans son livre "la vie des abeilles". Elle renferme à elle seule toute la poésie, toutes les joies de ce moment inoubliable; mais aussi toutes les tâches qui font que, si le mois de mai est le plus joli mois de l'année, c'est aussi celui qui donne le plus de souci à l'apiculteur et lui occasionne le plus de travail.
"
C'est le délire du sacrifice, peut-être inconscient, ordonné par le Dieu; c'est la fête du miel, la victoire de la race et de l'avenir, c'est le seul jour de joie, d'oubli et de folie, c'est l'unique dimanche des abeilles. C'est aussi, croirait-on, le seul jour où elles mangent à leur faim et connaissent pleinement la douceur du trésor qu'elles amassent. Elles exultent, ne se possèdent plus. Elles qui ne font jamais un mouvement imprécis ou inutile, elles vont, elles viennent, sortent, rentrent, ressortent pour exciter leurs soeurs, voir si la reine est prête, étourdir leur attente. Elles volent beaucoup plus haut que de coutume, et font vibrer tout autour de la ruche même les feuillages des grands arbres. Elles n'ont plus ni craintes ni soucis. Elles ne sont plus farouches, tatillonnes, soupçonneuses, irritables, agressives, indomptables...
...On dirait que toutes les portes de la ville s'ouvrent en même temps d'une poussée subite et insensée, et la foule noire s'en évade ou plutôt en jaillit, selon le nombre des ouvertures, en un double, triple ou quadruple jet, direct, tendu, vibrant et ininterrompu qui fuse et s'évase aussitôt dans l'espace en un réseau sonore, issu de cent mille ailes exaspérées et transparentes...
Puis quelques-unes unes se décident à se poser : un arbre, une clôture, un buisson fait l'affaire. La grappe se forme puis grossit jusqu'à rassembler tout l'essaim et le calme revient. Aussitôt les éclaireuses s'en détachent et se mettent en quête d'un nouveau logis. C'est en principe entre 10 et 16 heures que l'on a le plus de chances d'assister à ce spectacle.
Les abeilles ne piquent pas, ne s'occupent aucunement des spectateurs tenus à distance. On y trouve des abeilles encore chargées de pollen, des faux-bourdons, des jeunes, des plus âgées. Le premier essaim qui quitte la ruche est dit primaire. Il emmène la vieille reine, lourde, le ventre rempli d'œuf ; c'est pourquoi il se pose bien souvent à proximité des ruches et qu'il reste assez longtemps en place. Huit à dix jours plus tard, il n'est pas rare que la ruche rejette un essaim secondaire ; celui-ci est plus petit et contient forcément une ou plusieurs jeunes reines. Il se posera beaucoup plus loin et restera très peu de temps en place. Les peuples essaimeurs sont coutumiers de cet exercice et il n'est pas rare de retrouver à l'automne quelques ruches orphelines.
Pour éviter l'essaim secondaire, on cherche à repérer la ruche qui a donné l'essaim primaire. Dans une boite contenant de la farine on fait tomber quelques abeilles de l'essaim. On secoue la boite pour qu'elles soient bien blanchies et le soir quand l'activité est réduite on les lâche dans le rucher ; ainsi la ruche essaimeuse est trahie. On déplace cette souche à quelques mètres et à sa place on installe l'essaim qui le lendemain recueillera toutes les butineuses. Ainsi appauvrie la colonie ne jettera pas d'essaim secondaire.
Enruchage de l'essaim
Chaque apiculteur aura naturellement préparé longtemps à l'avance tout le matériel nécessaire pour récupérer les essaims. Une ruche vide désinfectée, des cires bâties ou gaufrées, balayette, louche, seau, enfumoir, matériel de protection individuelle etc.. Si l'essaim qui sort de la ruche n'est nullement agressif car gavé de provisions, il faut être prudent, car au fur et à mesure qu'elles s'épuisent, l'instinct défensif de l'abeille reprend le dessus.
Il n'y a pas de méthode type pour enrucher un essaim, mais il en existe autant que de situations. Sitôt la grappe formée, pulvériser un peu d'eau sur celle-ci, de manière à ce que les abeilles se resserrent et forment une couverture avec leurs ailes et ne songent plus à s'envoler. Selon sa forme, son volume, son emplacement, il pourra être :
- vidé au-dessus d'une ruche équipée de ses cadres,
- ramassé dans un seau ou une boite en carton, transféré au rucher et vidé dans une ruche,
- dirigé au soufflet vers le trou de vol d'une ruche préalablement posée à proximité,
- enlevé avec son support et secoué soit devant une ruche, soit directement dedans etc.
Il faut s'adapter à chaque situation et improviser, sans oublier que les abeilles suivront leur reine et non l'apiculteur. Si la reine accepte le logement proposé, les ouvrières l'accepteront. Si la reine le refuse et en repart les ouvrières le refuseront. Aussi, lorsqu'on leur propose une ruche n'ayant jamais servi il est prudent de la frotter avec un produit du commerce appelé le « charme abeilles » ou tout simplement avec de la propolis. Lorsque les dernières abeilles de l'essaim sont rentrées, on peut laisser la ruche sur place jusqu'au soir en la protégeant des ardeurs du soleil ou bien on peut la ramener dûment fermée et la déposer au frais, par exemple dans la cave. Elle sera installée définitivement au rucher à la nuit tombante. Le meilleur moyen de fixer un essaim consiste à lui donner un cadre de jeune couvain à élever. L'acceptation est alors totalement assurée et il va rapidement se mettre à l'ouvrage.
Quelques récupérations s'avèrent souvent difficile: dans un grillage, dans un buisson impossible à secouer. Il faut alors utiliser un vieux cadre que l'on rapproche de l'essaim. On récupère une petite grappe d'abeilles, puis on recommence avec un deuxième cadre et enfin un troisième. A un certain moment, les ventileuses battront le rappel et toute la troupe rejoindra la maison. Ceci est particulièrement efficace pour les essaims étalés dans l'herbe ou au pied d'un arbre. On peut activer le déplacement des abeilles avec un peu de fumée à l'arrière de la masse en mouvement. Si par contre l'essaim est placé très haut, confectionner une sorte de cueille-essaim avec une perche, un anneau de fer et un sac plastique. Placé sous l'essaim secoué énergiquement il permettra de recueillir les abeilles et en général la reine. Si ce n'est pas le cas la réponse sera rapide, toutes les abeilles décrochées de la grappe regagneront celle-ci ou la reconstitueront sur une branche proche. Si l'essaim est vraiment difficile à récupérer, on peut lui présenter entre deux perches quelques cadres qui se rapprocheront au maximum de la masse des abeilles. Il n'est pas rare à ce moment là, qu'avec la fraîcheur de la nuit les abeilles se réfugient sur ces cadres.
Comment ne pas perdre les essaims que l'on ne peut éviter ? C'est une technique un peu barbare mais dont le résultat évite la perte d'un essaim. Avec un très bon ciseau on coupe le quart d'une aile de la reine. Au moment du départ de l'essaim cette reine déséquilibrée tombe sur le sol devant la ruche. Les abeilles accompagnatrices resteront un certain temps auprès d'elle pour la protéger, mais petit à petit elles regagneront la ruche ; seuls resteront quelques fidèles qui attendront la mort avec elle. La fièvre d'essaimage n'est pas retombée pour autant. L'essaim qui voulait partir partira avec la première reine éclose et celui-ci sera beaucoup plus gros que le premier. De plus très souvent ces essaims vont se percher à de très grande hauteur et sont malheureusement souvent irrécupérables.
Propriété d'un essaim
L'article 209 du code rural précise que le propriétaire d'un essaim a le droit de le réclamer et de s'en saisir tant qu'il n'a point cessé de le suivre ; autrement l'essaim appartient au propriétaire du terrain sur lequel il s'est posé. Surtout ne vous démoraliser pas si vous ruche essaime une apiculture sans essaim c'est un peu comme un western sans Indiens.
L'essaimage est-il une plaie ou une félicité ?
Nous avons vu que l'essaimage est pour l'abeille le moyen naturel de se reproduire et d' assurer la survie de l'espèce. Le point de vue de l'apiculteur est différent, l'essaimage lui apporte un surcroît de travail, quelquefois la perte de l'essaim et une perte de revenus par manque de récolte.
Mais faisant contre mauvaise fortune bon coeur, l'apiculteur se console en disant avec humour :
- Essaim de mai vaut un char de blé.
- Essaim de juin vaut un char de foin.
- Essaim de juillet ne vaut pas une miette.
F. Anchling