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Biodiversité : Toujours plus d’espèces en danger
par F. Anchling
Toujours plus d’espèces en danger
Le nombre des espèces menacées de disparition s’accroît chaque année. Selon l’UICN, l’Union Mondiale pour la Nature, un tiers des mammifères sont en danger.
Les scientifiques considèrent notre époque comme la sixième période d’extinction des espèces sur la planète, la précédente étant vieille de quelque 65 millions d’années, ce qui correspond à la disparition des dinosaures. C'est-à-dire si le phénomène est préoccupant. La semaine dernière, l’UICN a dévoilé son traditionnel rapport sur le sujet, à Barcelone. Une liste rouge publiée à partir de 1963 qui, cette année, concerne 44838 espèces mises sous surveillance, soit plus de 3400 supplémentaires par rapport à 2007.
Selon les experts, 16928 animaux ou plantes sont menacés d’extinction, le risque le plus élevé concernant 3246 espèces. Dans cette catégorie, les mammifères ne sont qu’au nombre de 188. Mais un tiers de leurs représentants, soit 1141 espèces, pourraient bien disparaître de la surface du globe si rien n’est fait pour leur subsistance. Jan Schipper, scientifique à l’UICN, a même estimé dans la revue Science, le 6 octobre, que 36 % des mammifères étaient en danger. La moitié de cette classe serait d’ailleurs en déclin.
Parmi les cas les plus préoccupants, celui du lynx ibérique, dont il ne reste qu’une centaine de sujets à l’état sauvage, ou encore celui du cerf du Père David, qui ne subsiste qu’en captivité. « Nous devons établir des objectifs précis pour l’avenir afin d’inverser la tendance et éviter de laisser comme héritage la disparition d’un grand nombre de nos parents les plus proches », prévient la directrice générale de l’UICN, Julia Marton-Lefèvre. 76 espèces de mammifères se sont éteintes au cours des cinq derniers siècles, mais des actions récentes, notamment de réintroduction, ont donné des résultats porteurs d’espoir. Il en faut, car le phénomène concerne bien sûr les poissons, les oiseaux, les reptiles, les mollusques et si ça continue la majorité des abeilles domestiques.
Abeilles en péril
Les fleurs mises en cause - La destruction du parfum des fleurs due à la pollution pourrait être en partie à l’origine du déclin des abeilles. C’est l’hypothèse avancée par des chercheurs de l’université de Virginie, dans une étude publiée récemment dans la revue scientifique « Atmosphéric Environment ». « Les molécules de parfum, dans un environnement moins pollué comme celui des années 1800, pouvaient parcourir un à deux kilomètres. Aujourd’hui, elles ne parcourent que trois cents mètres au maximum. », précise le professeur Fuentes, responsable de l’étude. Ces molécules sont très volatiles et donc, une proie facile pour les polluants chimiques qui les détruisent à peine envolées. Sans le parfum, l’abeille ne trouve plus sa fleur nourricière qui elle-même ne peut plus se perpétuer faute de pollinisation. Pour sortir de ce cercle vicieux, on ne peut que lutter contre la pollution !
Plantes et santé octobre 2008
Luzerne : un député plaide la cause auprès de Michel Barnier
Après le soutien d’organisations agricoles et écologistes à la culture de la luzerne cet été, voici un soutien parlementaire. Rémi DELATTE, député UMP de Côte d’Or, a présidé un colloque qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale le 28 octobre sur le thème « sauver la luzerne en France », avant que les discussions sur le bilan de santé de la Pac en novembre à Bruxelles statuent sur le sort de la culture. Chercheurs, coopérateurs et écologistes ont rappelé ses avantages : la luzerne consomme peu d’intrants, fournit aux abeilles un pollen qui augmente leur longévité, elle est un fer de lance de l’agriculture biologique. Rémi DELATTRE a rassemblé dès le 29 octobre tous ces avantages dans une communication à Michel BARNIER.
Melange des phytos sur telephone portable
Arvalis vient d’ouvrir un accès par téléphone portable à son site Internet grâce auquel agriculteurs et techniciens peuvent vérifier l’homologation des mélanges de produits phytosanitaires. Pour accéder à ce service, il faut taper www.arvalis.mobi dans les favoris du mobile.
Logo bio pour 2010
L’utilisation obligatoire du logo bio européen sur les denrées alimentaires préemballées bio est bien reportée au 1er juillet 2010. Cette proposition de la Commission Européenne a été votée par le Parlement européen.
Soja Ogm
La Commission européenne a accepté l’importation dans l’U.E., pour une durée de dix ans, de produits alimentaires contenant le soja génétiquement modifié A2704-12 (résistant aux herbicides à base de glufonisate). Cette autorisation fait suite à la demande de mise sur le marché des Pays Bas déposée par Bayer Crop Science en 2005.
Phytos : reduire de 50 % c’est possible !
En attendant l’application des premières mesures du plan Ecophyto 2018 prévue en novembre, la réduction d’usages des phytos a fait débat à Innov-Agri. « Dans un contexte de contamination des milieux, de phénomènes de résistance et d’érosion d’efficacité des matières actives, la réduction de 50 % de phytos est possible, a estimé Laurence GUICHARD de l’INRA. Mais à condition d’adapter les systèmes de culture en évitant les situations à risque, à travers notamment le type de rotation ». F.A. 12/09/08
Feu Bacterien
L’agence de presse S.D.A. du Ministère de l’Agriculture du Baden-Württemberg communique : les arboriculteurs du Baden Württemberg ont traité contre le feu bactérien avec de la streptomycine. De ce fait, huit tonnes de miel ont été polluées et le syndicat des arboriculteurs a été obligé d’acheter ce miel. Ces huit tonnes de miel représentent 0,24 % de la production annuelle de miel en Allemagne.
Les pesticides sont-ils responsables de la mort des faisans ?
Un territoire de chasse de 500 hectares dans la basse vallée du Rhin est depuis dix ans réputé pour sa richesse cynégétique et fait le bonheur des chasseurs. Ce printemps, le bailleur et son garde-chasse ont réintroduit des faisans : 50 coqs accompagnés chacun de 4 à 5 poussins. Ceci devrait se traduire par 150 à 200 faisans répartis sur le territoire. Avec une telle concentration, l’on aurait dû apercevoir dans les champs récoltés de nombreux poussins et leurs parents.
Ces deux personnes précisent qu’ils ont pu observer fin mai de nombreux coqs exécutant leur parade nuptiale. De même, le photographe animalier Marek put faire quelques photos de ces parades.
Les deux chasseurs pensent que les poussins n’ont pas trouvé suffisamment de protéines animales pour assurer leur subsistance (fourmis, larves et insectes de toutes sortes). Ils soupçonnent le maïs enrobé Poncho Pro et arrosé de Mesurol d’avoir éradiqué toute vie animale et ainsi affamé les poussins. De plus, en se promenant en bordure de leur territoire, ils ont constaté que de très nombreuses graines de maïs enrobé traînaient sur le sol et n’étaient pas enfouies ; ce qui expliquerait la disparition des coqs.
L’association des garde-chasses du Baden Württemberg confronté à ce problème demande sur Internet si des faits similaires ont été observés en d’autres lieux.
F. Anchling