Avec l'aimable autorisation de la revue Abeilles et Fleurs
Le Traité Rustica de l’Apiculture”, une belle aventure ! (2003)
Avec Fabienne Chesnais, directrice éditoriale des éditions Rustica
En octobre 2002, lors du Congrès d’apiculture de Dijon, paraissait le Traité Rustica de l’Apiculture. Chaque année, de très nombreux livres sur l’abeille apparaissent, mais celui-ci s’est immédiatement distingué. Richement illustré, très complet sur le fond et innovant par sa mise en page, il a connu un succès immédiat. Rapidement épuisé, il a dû être réédité. Il vient de recevoir la médaille d’or du Congrès Apimondia 2003 de Ljubljana, en Slovénie. C’est un beau succès pour les éditions Rustica et pour l’équipe rédactionnelle dirigée par Henri Clément.
Abeilles et Fleurs • Bravo pour cette distinction. Quels sentiments vous inspire-t-elle ?
Fabienne Chesnais • Nous sommes vraiment très heureux que le Traité Rustica de l’Apiculture ait obtenu cette médaille d’or au congrès Apimondia 2003. C’est pour nous un gage de reconnaissance et de confiance du monde apicole. Cet ouvrage est le fruit d’un gros travail de conception et de réalisation, il a mobilisé une équipe pendant près de deux ans, dont dix auteurs spécialistes. Sur un plan commercial, nous espérons aussi bien sûr que cette médaille d’or contribuera à faire connaître plus largement l’ouvrage, notamment auprès du grand public.
A&F • Pourquoi les éditions Rustica se sont-elles intéressées à l’apiculture ?
F.C. • Rustica s’est toujours intéressé à l’élevage, comme partie intégrante de la vie rurale, et l’apiculture en est une des nombreuses facettes. A ce titre, il nous semblait important de pouvoir proposer dans notre catalogue une gamme d’ouvrages de référence sur le sujet.
A&F • Comment est né cet ambitieux projet ?
F.C. • Le catalogue abritait quelques ouvrages un peu anciens sur l’apiculture, qui commençaient à vieillir. Nous avons donc décidé de réfléchir à leur remplacement avec un premier ouvrage d’initiation, Créer son rucher, écrit par Henri Clément. Cet ouvrage ayant rencontré un vrai succès, nous avons eu envie d’aller plus loin. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un Traité Rustica de l’Apiculture, qui constituerait une sorte de « bible » pour les apiculteurs. Henri Clément, à qui nous avons proposé la direction de l’ouvrage, s’est immédiatement passionné pour ce projet, qu’il a porté avec beaucoup d’enthousiasme et pour lequel il a réuni une équipe de dix auteurs spécialistes.
A&F • Quels en étaient les objectifs ?
F.C. • L’objectif était double. D’une part réaliser un ouvrage de référence sur l’apiculture, qui fasse le point sur l’ensemble des connaissances actuelles sur le sujet. A ce titre, le Traité Rustica de l’Apiculture se devait d’être aussi complet et détaillé que possible. D’autre part, nous voulions qu’il soit également un véritable « livre compagnon » pour l’apiculteur, un ouvrage ressource auquel se référer en permanence.
A&F • A quel lectorat s’adresse le Traité ?
F.C. • Le Traité Rustica de l’Apiculture a été conçu pour tous les passionnés d’apiculture, qu’ils aient ou non une pratique du domaine. La reconnaissance de l’ouvrage par les participants au congrès Apimondia 2003 me confirme dans l’idée que les apiculteurs professionnels peuvent également s’y intéresser. Si c’est le cas, c’est une grande fierté pour nous.
A&F • Quelles ont été les principales phases de la réalisation ?
F.C. • Comme vous l’imaginez, un ouvrage de cette importance implique de nombreuses étapes de travail. Au démarrage, nous avons bâti le « squelette » de l’ouvrage avec Henri Clément. C’est-à-dire que nous avons établi les grands chapitres du livre. Nous sommes ensuite rentrés très précisément dans le détail de chaque chapitre pour élaborer un sommaire détaillé. C’est à partir de ce sommaire que les auteurs ont rédigé leur partie, chacun dans son domaine spécifique de connaissance. La recherche des documents s’est effectuée parallèlement. Puis a débuté la phase de réalisation proprement dite : maquette, mise en page, relectures, impression.
A&F • Comment êtes-vous parvenu à trouver une unité de ton avec une équipe d’auteurs aussi importante et aussi variée ?
F.C. • Nous avions établi quelques règles préalables pour la rédaction : écrire avec des mots simples, expliquer les termes techniques, aller à l’essentiel, donner beaucoup d’exemples, faire appel à son expérience... Ces bases ont aidé les auteurs à rédiger dans un esprit commun. Tous ont parfaitement joué le jeu et compris la nécessité de ces contraintes d’écriture.
A&F • Quelles difficultés avez-vous rencontré ?
F.C. • Nous avons finalement rencontré très peu de difficultés tout au long de la réalisation de cet ouvrage. L’enthousiasme et le professionnalisme de chacun ont permis de rattraper les retards inévitables de temps à autre sur un tel projet ou encore les problèmes d’iconographie qui ont parfois surgi. Mais dans l’ensemble tout s’est bien passé, et le livre est sorti en septembre 2002 comme prévu.
A&F • Les illustrations sont superbes. Comment avez-vous pu rassembler une telle iconographie ?
F.C. • La recherche iconographique a été longue et délicate. Nous avons travaillé en deux temps. D’une part les agences photos nous ont ouvert leurs fonds et nous avons soigneusement sélectionné les images qui nous semblaient les plus intéressantes pour chaque chapitre. Parallèlement, nous avons proposé au photographe Paul Starosta de réaliser pour nous des reportages sur les techniques de l’apiculture. Certains auteurs nous ont également transmis des documents personnels très précieux, qui ont beaucoup contribué à enrichir l’ouvrage. En ce qui concerne les dessins, nous avons fait appel à des illustrateurs spécialisés, qui ont réalisé à notre demande tous les dessins du livre.
A&F • Avec un tel succès et une médaille d’or à Apimondia, envisagez-vous de publier le Traité dans une langue étrangère ?
F.C. • Nous en serions ravis. Selon Henri Clément, il pourrait y avoir un intérêt pour un ouvrage en anglais et en espagnol. Pour cela, il faut que des éditeurs étrangers acceptent de se lancer à leur tour dans l’aventure en traduisant l’ouvrage. Nous allons essayer de prendre des contacts dans ce sens à la Foire internationale du livre de Francfort, en octobre prochain.
Liste des co-auteurs du Traité Rustica de l’Apiculture
- Etienne BRUNEAU, ingénieur agronome, responsable de l’équipe du CARI, en Belgique.
- Jean-Marie BARBANCON, vétérinaire et apiculteur, spécialiste en pathologie apicole, vice-président de la FNOSAD.
- Paul BONNAFFE, apiculteur professionnel, administrateur de France-Miel.
- Roch DOMEREGO, naturopathe, vice-président de la Commission d’Apithérapie d’Apimondia.
- Gilles FERT, apiculteur-éleveur, formateur apicole en France et à l’étranger
- Yves LE CONTE, directeur de recherche à l’INRA d’Avignon, spécialiste de la lutte contre le varroa.
- Gilles RATIA, consultant apicole, webmestre de la « Galerie Virtuelle Apicole ».
- Catherine REEB, enseignante en biologie végétale et écologie à l’université Paris VI-Pierre-et-Marie-Curie et chercheuse en bio-informatique.
- Bernard VAISSIERE, ingénieur agronome, chargé de recherches à l’INRA d’Avignon, spécialiste de la pollinisation.
Photographies : Paul STAROSTA
Directeur de l’ouvrage et co-auteur : Henri CLEMENT, apiculteur professionnel et vice-président de l’UNAF.