Avec l'aimable autorisation de la revue Abeilles et Fleurs

Tentatives de Manipulation et de mise sous contrôle de l’Apiculture ! (2009)
Henri Clément

Les abeilles dérangent.

Les apiculteurs aussi…

Et l’UNAF plus particulièrement.

Avec ses combats juridiques, ses campagnes de communication, ses relations avec les élus de tous horizons politiques, son dynamisme et sa forte représentativité, l’UNAF dérange.

L’apiculture fait entendre une parole indépendante et forte, écoutée de nos concitoyens et relayée par les médias.

Pour certains, ce n’est plus tolérable.

Aussi, la FNSEA, sous l’influence des firmes phytosanitaires avec la complicité de quelques apiculteurs minoritaires envieux de nos succès tentent de mettre en œuvre une véritable stratégie élaborée pour réduire l’Apiculture au silence.

Acte 1 : La commission apicole de la FNSEA
Depuis 1984, les trois syndicats, UNAF, SNA, SPMF adhéraient et constituaient la commission apicole de la FNSEA.

Cette commission n’avait aucune véritable activité mais elle permettait aux trois structures de participer à Bruxelles aux travaux du groupe miel du Copa Cogeca, une structure consultative de la commission européenne qui a permis une bonne évolution de la directive miel, la mise en place du règlement miel qui a permis de financer en France des programmes de recherche appliquée et aider à la mise en place des aides directes aux apiculteurs notamment pour l’investissement dans le matériel de transhumance (aides Viniflhor).

La FNSEA vient de décider en méconnaissance de ses statuts, sans aucune consultation des syndicats intéressés, de restructurer cette commission et d’accorder 5 voix au SPMF et 1 voix consultative au SNA et à l’UNAF…

Quand on sait que le SPMF a perdu devant le Tribunal de Paris, puis la Cour d’appel de Paris, puis la Cour de cassation, le procès en déqualification qu’il a intenté à l’UNAF et au SNA durant plus de dix ans ! Quand on sait que le SPMF représente moins de 200 apiculteurs au plan national, on croit rêver ! …

L’UNAF va demander des comptes d’une telle attitude discriminatoire à la FNSEA et décidera ensuite du maintien de son adhésion ou non lors de sa prochaine Assemblée Générale.

ACTE 2 : la création de l’Institut technique
Cet institut est souhaitable mais les dernières péripéties qui entourent son projet de création traduisent là aussi une volonté délibérée de contrôler et encadrer le monde apicole.

Le projet de statuts qui créerait une usine à gaz ingérable s’il était retenu, n’a jamais été soumis aux membres des différentes structures qui pourraient composer l’Institut technique.
Et pour cause : ce projet est inacceptable.

Dans ce projet, le conseil d’administration, les apiculteurs n’ont aucun pouvoir de décision y compris sur les orientations de l’Institut.

Dans ce projet, le comité scientifique composé en méconnaissance des textes applicables, dont les membres sont nommés et où on retrouve des scientifiques reconnus pour défendre les produits phytosanitaires et incriminer l’incompétence des apiculteurs, devrait valider les orientations de l’Institut et les programmes scientifiques alors que la loi ne lui donne qu’un pouvoir consultatif.

L’assemblée générale a un rôle subalterne et se réduit à une chambre d’enregistrement.

Les discussions au sein de l’Institut ne peuvent être communiquées à des tiers et si par malheur vous critiquez, vous en serez exclus.

En revanche les « associations » phytopharmaceutiques pourront participer de droit au CA de l’Institut : Bienvenue à l’UIPP, l’association des firmes phytosanitaires ! …

Mais dans un deuxième temps car il faut laisser le temps aux apiculteurs de digérer, non pas des couleuvres, mais des boas…

De nombreuses structures apicoles qui ensemble représentent plus des trois quart des apiculteurs de France partagent notre sentiment.

Et refusent la présence de l’IUPP au sein du comité Saddier comme la présence de COOP de France dans le Conseil d’Administration de l’Institut puisque la Fédération des Coopératives Apicoles est déjà adhérente à cette structure agricole et donc la représente.

Le Ministère de l’Agriculture serait-il complice de cette grossière manipulation ?

L’avenir le dira.

Si c’est le cas, nous vous l’indiquerons et nous le dénoncerons à vaste échelle.

Soyez assuré que votre Fédération, l’Union Nationale de l’Apiculture Française, continuera à défendre sans relâche les apiculteurs, tous les apiculteurs, abeilles et la biodiversité avec indépendance et énergie.

Les échéances politiques qui se profilent nombreuses, dans la période qui s’ouvre, seront l’occasion s’il le faut, de soumettre à l’opinion publique ce qui est une trahison inacceptable du Grenelle de l’Environnement !

Au quotidien, je vous rappelle que la déclaration annuelle de ruche redevient obligatoire à partir du premier janvier. C’était une revendication de l’UNAF pour continuer de disposer d’un outil d’évaluation du cheptel, qui nous avait été sournoisement supprimé. Les modalités d’applications n’étant pas à ce jour arrêtées, formulaire, destinataire…, nous vous engageons à vous rapprocher de votre Groupement de défense Sanitaire Apicole pour effectuer cette déclaration.