Avec l'aimable autorisation de la revue Abeilles et Fleurs


Les ruches sont ici installées sur supports métalliques.

Isolation des ruches par rapport au sol (2002)
Maurice Mary

Ruches anciennes
De tout temps, les possesseurs de ruches les ont plus ou moins isolées du sol, pour les préserver surtout de l'humidité.


" Benou " corrézien (plateau de Millevaches) posé sur une pierre plate.
Elle était recouverte ou d'une coiffe de paille de seigle ou parfois d'un vieux seau.

Autrefois et aujourd'hui encore, là où il en reste, les ruches dites " paniers " ou autres, en paille tressée ou en osier tressé et crépies d'argile et bouse de vache, étaient très souvent posées sur une pierre plate, qui leur servait de plateau de fond.

Au milieu du siècle dernier, nous allions acheter des paniers d'abeilles dans le Massif Central, et plus encore en Bretagne, Côtes-d'Armor spécialement.

En ce temps-là, dans toutes les fermes, il y avait un vrai rucher de quelques dizaines de paniers. Et pour la récolte en fin d'été, ils en étouffaient une partie, pour prendre les rayons de miel et les presser. Mais au printemps suivant, l'essaimage reconstituait le rucher.

Là, j'ai vu souvent les ruches posées à même le sol, qui leur servait de plateau et planche d'envol. Et lorsqu'on enlevait le panier, on retrouvait le sol recouvert d'une belle couche de propolis. Dans ces cas-là, les paysans apiculteurs, avec leur solide bon sens, avaient posé les ruches sur une partie de sol surélevée. Parfois même, un talus de terre avait été spécialement édifié pour l'installation du rucher.

Ruches à cadres
Là, les ruches à cadres étaient, à l'origine, toujours montées sur de solides pieds en chêne fixés au corps de ruche, pieds d'une vingtaine de centimètres ou plus. Ce qui isolait bien l'ensemble de l'humidité du sol.

Elles se construisent encore de la même façon, avec le toit chalet, pouvant emboîter une ou deux hausses. Cette solution reste excellente pour ceux qui ne bougent pas leurs ruches, installées dans le fond de leur jardin .                              


La ruche à cadres, pieds de chêne ou autre 
bois dur, fixés au corps de ruche.



Rucher de montagne couvert, bardé sur trois faces. Certains sont
 entièrement fermés, avec ouvertures pour planches d'envol sur la façade avant.

Ruchers couverts de montagne
Là, c'est le grand confort. Les ruches sont installées dans un petit bâtiment, en hangar spécifique bardé sur l'arrière et les côtés, pour les protéger des vents dominants et de la neige.

Les ruches peuvent être placées sur un, voire deux niveaux superposés. Elles sont très souvent isolées du sol par un plancher. Donc, le grand luxe.

Ruches prévues pour la transhumance
Celles-ci n’ont pas de pied, le toit est plat, et leur forme cubique permet de les entasser facilement sur un plateau de camion.

Et là, l’imagination des apiculteurs a libre cours, pour ne pas mettre les ruches à même le sol et les surélever un peu ou beaucoup.

Certains utilisent les parpaings, deux parpaings un peu longs suffisent pour une ruche.

Et puis, très employés, les vieux pneus. Un seul suffit pour poser une ruche. Outre que ce ne soit pas très joli, ni recommandé pour l’environnement, les vieux pneus ne sont guère transportables. Tout comme les parpaings d’ailleurs. Certains ont utilisé longtemps,

c’était notre cas, des chantiers en bois de chêne de 55 cm de longueur et d’une section de 5 x 7 cm. Deux chantiers par ruche, un à l’arrière, l’autre à l’avant.


Ruche posée sur un vieux pneu. C'est " discutable " quant à
 l'image de nos abeilles intégrées à l'environnement. 


Ruche posée sur support métallique.

Les traverses du plateau de ruche venant reposer dessus.

La section du bois de 5 x 7, donc inégale, permet de rattraper une pente de terrain, ou de doser une petite pente de la ruche vers l’avant toujours souhaitable.

Et puis nous avons adopté les supports métalliques réalisés par nous-mêmes, comme c’est le cas de beaucoup d’apiculteurs d’ailleurs.

Ils sont en fer à béton de 10 mm de diamètre. La réalisation se fait par pliage au gabarit, en deux parties, soudées entre elles ensuite par un petit cordon de soudure électrique. Ces supports peuvent être réalisés à la hauteur souhaitée par l’apiculteur. Ils sont légers, emboîtables, et suivent le chargement lorsqu’on transporte les ruches. Les nôtres ont une hauteur inégale de 2 cm entre l’avant et l’arrière comme on veut. Ce qui permet, là aussi, en fonction du terrain, de corriger un peu les pentes. Et puis maintenant, pour les grands transhumants équipés de véhicules avec grue ou chariot élévateur, la palette de deux ou quatre ruches a réglé le problème. 


Support métallique réalisé en fer rond à béton. Réalisé en deux parties formées au gabarit,
 les bases sont assemblées par un petit cordon ou quelques points de soudure
électri
que.


Ces supports s'emboîtent les uns sur les autres, sont 
relativement légers et prennent peu de place dans un véhicule.

Cette palette servant elle-même de support et isolant les ruches du sol. Nos collègues sont maintenant nombreux à avoir adopté les palettes, connaissant bien les mérites ou inconvénients des différentes réalisations. Je ne suis pas moi-même compétent ; mais l’un d’eux, ou même plusieurs, pourraient prendre leur plume et nous en parler. A suivre donc, j’espère…

Voilà où nous en sommes. En fait, il n’y a pas de règle, chacun s’adapte en fonction de ses besoins. Et puis, peut-être certains d’entre vous ont-ils mieux encore à nous proposer. Merci de nous en faire part.

Bonne chance !

Texte et photos : Maurice Mary