SNA

Morphologie (2000)

Du point de vue morphologique, le corps de l'abeille se divise en trois parties : La tête, le thorax, l'abdomen.

morphologie

1) La tête
La tête abrite la majeure partie des organes sensoriels.

Les yeux
On distingue deux gros yeux constitués de plusieurs milliers de facettes appelées "ommatides", trois mille chez les ouvrières, six à sept mille chez les faux-bourdons. L'œil est sensible à l'ultra violet, mais pas au rouge qui est perçu comme du noir. Les yeux composés servent à voir de loin. Pour voir de près, l'abeille utilise ses trois yeux simples (ocelles) placés sur le sommet de sa tête.

Les antennes
Les antennes sont deux filaments insérés entre les ocelles et l'appareil buccal, elles jouent un rôle capital : orientables, elles permettent d'évaluer la température. Elles permettent de détecter les odeurs et l'humidité. Tout cela grâce aux "sensilles", des petits organes qui réagissent à différents stimuli et dont le nombre varie en fonction des castes. Le faux-bourdon en a plus.

La bouche
La bouche possède de puissantes mandibules et une petite trompe. Il s'agit d'un organe composé qui se forme chaque fois que l'abeille a besoin de puiser le nectar. La trompe résulte de la réunion des palpes labiaux et des galéas maxillaires qui constituent ainsi une sorte de tube dans lequel coulisse la langue protractile et dont le fonctionnement s'assimile à celui d'une véritable pompe d'aspiration. La longueur de la langue varie en fonction des races, légèrement plus courte chez les faux-bourdons (longueur entre 5,5 mm et 7 mm). Elle est indispensable aussi bien pour aspirer le nectar que pour fabriquer le miel et la cire. A l'intérieur de la tête, on trouve également les organes vitaux essentiels comme par exemple les glandes avec lesquelles la reine secrète la "phéromone", substance qui garde la famille unie et incite les ouvrières à produire la gelée royale.

2 ) Le thorax

Le thorax est relié à la tête par un cou très court. Il se compose de trois anneaux soudés entre eux et portant chacun une paire de pattes. Sur le deuxième et le troisième segment, on distingue également une paire d'ailes.

Les pattes
Les pattes antérieures possèdent une petite brosse qui sert à nettoyer les antennes et pour les ouvrières à travailler. Les pattes médianes sont dotées d'un petit éperon atrophié, aussi bien chez le faux-bourdon que chez la reine. Il permet à l'ouvrière de détacher les pelotes de pollen récoltées et de les déposer à l'intérieur de la ruche. Les pattes postérieures sont les plus robustes et disposent, chez l'ouvrière d'une "corbeille" destinée à recueillir le pollen. Il s'agit d'un sac extrêmement élastique, transparent et résistant dans lequel les abeilles peuvent transporter le pollen, la propolis.

Les ailes
Elles sont très minces et ne permettraient pas le vol si elles ne possédaient pas une armature constituée par les nervures. Lors du vol, les ailes sont accrochées l'une à l'autre par le crochet "alaire".

3) L'abdomen
L'abdomen comprend 7 anneaux :

  • le premier pédonculé (pédoncule : petite pièce allongée supportant un organe) se greffe au thorax.
  • le denier porte un aiguillon chez les ouvrières mais pas chez les faux-bourdons. La reine possède elle aussi un dard qui est différent de celui des ouvrières.

L'abdomen renferme l'appareil circulatoire qui véhicule l'hémolymphe, un liquide nutritif transparent et inodore, sans globules et incoagulable. La partie inférieure de l'abdomen des ouvrières contient les glandes cirières qui servent à produire la cire. A l'intérieur de l'abdomen de l'ouvrière se trouvent le jabot ou poche à nectar et les deux glandes venimeuses, chacune secrétant un liquide respectivement alcalin et acide. Ces substances sont ensuite canalisées dans les deux stylets perforants qui constituent l'aiguillon.

L'oeuf et la larve
Le cycle vital de l'abeille débute par un petit oeuf : un bâtonnet blanc mesurant environ 1,5 mm de long et 0,4 mm de diamètre, pesant 0,13 mg, que la reine dépose dans une alvéole, parallèlement aux parois de la cellule. Le premier jour, l'œuf est debout, puis commence à s'incliner et finit par se coucher sur le fond, le troisième jour avant d'éclore. La jeune larve qui apparaît alors est plus petite que l'œuf. Nourrie pendant les trois premiers jours avec de la gelée royale, elle sera ensuite alimentée avec une bouillie faite d'un mélange de miel et de pollen, à l'exclusion de la future reine qui recevra toute sa vie durant de la gelée royale.

Lovée au fond de son alvéole, la larve grossit rapidement. La larve d'ouvrière accomplit 5 mues. La larve possède un grand intestin qui lui permet de digérer les aliments fournis par les nourrices. Les résidus de la digestion ne sont rejetés sur le fond de la cellule que peu de temps avant la nymphose, quand la larve a déjà cessé de se nourrir. Il n'y a ainsi aucun risque que les déjections polluent les aliments. A ce moment, la larve mature se met à filer son cocon. Au terme de sa croissance, la larve occupe la totalité de l'alvéole et se déploie dans le sens de la longueur, la tête tournée vers l'opercule qui est poreux dans le mesure où il se compose de cire et de pollen. A peu près deux heures après avoir été operculée, la larve s'immobilise et entre dans la phase nymphale, premier stade de la métamorphose qui la transformera en insecte parfait. Tout cela se produit très vite : 21 jours pour les ouvrières, 25 jours pour les faux-bourdons et seulement 16 jours pour les reines. Ces durées peuvent varier en fonction du mauvais temps et s'étendre sur un à trois jours supplémentaires.

Les trois castes (catégories)
L'abeille mellifique vit au sein d'une famille ou colonie, permanente dont le nombre de membres varie en fonction de la saison et de la flore spécifique de chaque ruche. Une colonie compte un minimum d'environ 15 000 individus en hiver, ce chiffre pouvant dépasser cent mille en période de récolte. Aucune abeille n'est en mesure de survivre si elle est séparée de son groupe durant plus de deux ou trois jours, ce qui explique le puissant instinct grégaire de ces hyménoptères. La colonie comprend trois castes bien distinctes :

  • La reine (une seule par colonie) est indispensable car c'est à elle exclusivement que revient la charge de pondre les oeufs et de présider ainsi au développement de la famille.
  • Les ouvrières : leur nombre change suivant les saisons, environ 15 000 en hiver, 40 000 à 50 000 au printemps et 75 000 à 90 000 en été.
  • Les faux-bourdons disparaissent presque complètement en hiver et réapparaissent au printemps. En une saison, chaque ruche en produit entre 5 000 et 15 000.