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Entre contraintes et habitudes (2005)
Bruno Cartel
Nous voici au cœur de l’hiver et nos colonies sont en hivernage. Comme prévu, nous avons réalisé les mois précédents tout ce qui était utile pour leur assurer la survie : des traitements sanitaires dès la mi-août, un éventuel complément de provisions et enfin un calfeutrage efficace des ruches. En ce mois de décembre, notre ami débutant, qui au fil des mois l’est de moins en moins, doit maintenant régler quelques formalités administratives et au rucher, contrôler l’efficacité des traitements antivarroase, pendant la période théoriquement hors couvain qui s’étale, selon les situations géographiques, du 15 décembre au 15 janvier.
Les formalités administratives
Il en est d’obligatoires et d’autres de fortement conseillées.
Les formalités obligatoires :
- La déclaration annuelle de rucher
Le document est référencé « CERFA 50.4471 » et se trouve disponible auprès du syndicat départemental, du G.D.S.A. local, de la D.S.V. et de la Mairie. Parmi les renseignements que vous devez indiquer en le remplissant, il comporte la case « N° d’apiculteur » qui vous a été attribué lors d’une première déclaration. Le débutant naturellement ne possède pas ce « numéro d’apiculteur », qu’il remplacera par « Nouvel apiculteur ». La déclaration remplie est à envoyer à la D.S.V. du département, avec une enveloppe affranchie et portant votre adresse. Dans ce cas seulement, l’administration vous retournera un exemplaire, lequel comportera ce « N° d’apiculteur ». Une petite remarque : le nombre de ruches que vous déclarez sur ce document doit naturellement être identique à celui porté sur toute autre déclaration, en particulier pour les assurances - Le Carnet d’élevage
L’obligation de tenir et de remplir le registre d’élevage n’implique pas d’utiliser un document particulier. L’Abeille de France en propose un qui convient très bien. Par contre, il convient de noter sur ce registre toutes les opérations sanitaires exécutées, les noms des médicaments utilisés et les quantités employées. Il sert également à classer la déclaration de rucher, les feuilles d’éventuelles analyses et tout autre document à conserver…. Ce registre d’élevage devient la mémoire du rucher. Il peut vous être demandé pour consultation par les agents sanitaires, la D.S.V., les services de police.
C’est peut-être une contrainte de le remplir, mais il est utile tant pour l’apiculteur que pour les autorités sanitaires, de même il est un des éléments du dossier de demande d’aide sur les fonds ONIFLHOR/Europe.
Les formalités non obligatoires mais fortement conseillées :
Il s’agit du renouvellement de sa cotisation syndicale. Pour nous, le S.N.A. fédère plus d’une centaine de syndicats départementaux. Ceux-ci se chargent de former les jeunes (les ruchers-écoles), d’assurer la formation continue des moins jeunes (conférences, débats, stages…) dans des disciplines différentes et complémentaires (législation, technique apicole et sanitaire, les produits de la ruche, la commercialisation …).
C’est le syndicat qui, aussi, représente et défend la profession auprès des différentes administrations, qui ne nous écoutent que s’il est représentatif. L’information syndicale passe par notre mensuel l’Abeille de France, première revue nationale apicole où chacun peut s’exprimer. Généralement, la cotisation syndicale ou associative et l’Abeille de France sont proposées ensemble, ce qui me paraît être élémentaire. L’une ne va pas sans l’autre pour une meilleure efficacité. Mais il n’est pas interdit d’abonner à la revue un néophyte désireux d’acquérir quelques connaissances sur le monde des abeilles, ou un apiculteur qui ne nous connaît pas…
Enfin, et non des moindres, nous devons souscrire à un contrat d’assurance pour nos colonies. Peu onéreux, notamment pour la responsabilité civile, il nous protège en cas d’accident dont les conséquences peuvent être incalculables. Les syndicats départementaux proposent diverses formules. Et s’il est un conseil que je pourrais donner dans cette page, c’est de vous assurer. Pour une ruche, la R.C. coûte 0,10 ? et l’Abeille de France offre la gratuité pour les dix premières ruches. Le traitement d’une personne allergique au venin d’abeille revient à des milliers d’euros, si elle prouve votre responsabilité …. Et ce n’est pas la pire des factures.
La vie des abeilles en hiver
Le vol de propreté
Lors des visites que nous ne manquerons pas de faire à intervalles réguliers, nous pouvons observer, en cas de radoucissement de la température, un va-et-vient d’abeilles : c’est le vol de propreté. Elles en profitent pour quitter la grappe et aller vider leur ampoule rectale extensible qui renferme les déchets de la digestion. Ceux-ci sont d’autant plus importants lorsque les provisions sont constituées de miellat, souvent présent dans les miels de forêt. Tant que les sorties sont possibles, à intervalles réguliers, par exemple toutes les trois semaines, tout ira bien. Par contre, les abeilles risquent de souffrir en cas de cloisonnement prolongé, si le mauvais temps s’éternise.
Il y a risque de dysenterie : les abeilles défèquent alors dans la ruche, souillent les cadres et peuvent répandre des spores de nosémose, si certaines d’elles en étaient porteuses. Il n’y a malheureusement pas grand chose à faire pour le moment. Par contre, si l’on observe ce type de pollution, lors de la visite de printemps, il conviendra de transvaser la colonie dans une ruche saine, en prenant soin de lui remplacer les cadres les plus pollués par ces salissures. La ruche salie sera rapidement désinfectée à l’eau de javel (sur les faces extérieures) et au chalumeau pour les faces internes, le plancher et le couvre-cadres, si celui-ci supporte la flamme.
Ouvrir une ruche en hiver ?
Peut-on ouvrir une ruche en hiver ? Pour ouvrir une ruche, on peut penser à deux opérations différentes. La première qu consisterait à intervenir longuement, en déplaçant les cadres chargés d’abeilles, pour une raison quelconque. Dans ce cas, je dirais sûrement non. Mais dans un deuxième cas qui se limiterait à lever le couvre-cadres pour par exemple enlever les lanières anti-varroase, ou pratiquer un traitement de contrôle, je dirais que c’est possible. Dans ce cas, il convient de choisir une journée relativement douce et de faire vite, mais sans brusquerie ; afin de ne pas déranger la grappe. Bien évidemment, cette opération doit rester exceptionnelle, mais pratiquée dans de bonnes conditions (bonne météo, gestes sûrs), elle ne met pas la colonie en danger. Il m’est arrivé, mais ceci reste une anecdote de retrouver une ruche couverte de neige gelée qui avait basculé de son support et dont le toit et le couvre-cadres avaient été déplacés (depuis quand ?). J’ai remis l’ensemble en place immédiatement, dans la neige et le froid. Au printemps suivant, elle est « repartie » tout à fait normalement, comme ses voisines. Peut-être a-t-elle consommé davantage de miel pour entretenir une température minimum de la grappe, mais le résultat est qu’elle est restée vivante et ce, à 1 000 m d’altitude. De cette expérience, j’en ai tiré plusieurs leçons : d’une part, les provisions avant hivernage doivent être plus que suffisantes, pour faire face à des besoins imprévus, d’autre part, on n’est jamais assez attentif au calfeutrage et à l’arrimage des ruches, notamment sur des emplacements à risques. Enfin, si cette colonie avait été faible, elle n’aurait certainement pas survécu. On retrouve dans cette anecdote, les trois atouts majeurs pour un bon hivernage : une forte colonie avec de jeunes abeilles, de bonnes provisions en quantités suffisantes et une excellente protection contre le froid.
Du couvain en hiver ?
On a l’habitude de dire qu’il existe, hormis les zones côtières du Sud de la France, une période sans couvain, comme dit en introduction. Je pense que c’est probablement vrai dans la majorité des colonies, mais il ne faut pas généraliser cette affirmation sans l’avoir vérifiée. Ce dont je suis certain, c’est que certaines reines continuent de pondre en hiver avec élevage ou non de couvain. En « lisant » les langes placés sous certaines ruches, en hiver, on peut parfois observer des œufs, voire des larves fraîches rejetés par les ouvrières.
C’est bien la preuve d’une activité d’élevage réduite de certaines colonies. Dans ce cas, que font les varroas résiduels aux précédents traitements ? Profitent-ils de l’opportunité pour se multiplier ? Cela pourrait expliquer au moins partiellement les différences importantes d’infestation constatées en fin d’été. Si certains collègues ont fait la même constatation, qu’ils n’hésitent pas à me le faire savoir …
Les contrôles d’efficacité des traitements anti-varroase.
Suivant nos conseils et ceux dispensés par les G.D.S.A. départementaux, les traitements de fin d’été ont été mis en place dans la deuxième quinzaine d’août. Les protocoles prévoyant au moins 10 semaines de traitement pour les lanières Apivar, on a dû retirer les dernières courant novembre. A noter qu’il est fortement déconseillé de les laisser davantage dans la ruche, personne ne pouvant affirmer qu’elles ne continuent pas à disperser inutilement de la matière active. Il n’en est pas de même pour les barquettes Apiguard qui peuvent sans danger (d’après le fournisseur) rester dans la ruche pendant l’hivernage. J’ai constaté cet automne 2005, qu’elles n’ont pas toutes été vidées au bout de dix semaines. Celles-ci a fortiori, doivent rester en place. On peut alors se poser la question de la chambre d’évaporation qui constitue un volume supplémentaire dans la ruche, juste sous le couvre-cadres. Est-elle préjudiciable à un bon hivernage ? Personnellement, si les barquettes sont vides, je les supprime, d’autant que j’ai remarqué qu’en les laissant, les abeilles utilisent cet espace pour construire des cires inutiles lorsque la visite de printemps se fait attendre (c’est de l’énergie perdue).
Maintenant que ces traitements ont été réalisés, selon les protocoles en vigueur, est-on certain de leur efficacité ? Ce qui compte, ce ne sont pas les varroas tombés, mais ceux qui restent dans chacune de nos ruches. Quelques individus n’influent pas sur le sort d’une colonie. Par contre, on peut se fixer un seuil qu’il ne faudrait pas dépasser, de l’ordre de 50. Au-delà, les risques deviennent réels. L’expérience prouve qu’il est parfois de 3, 4 ou 5 fois supérieur à cette limite, sans que l’on ne remarque rien de particulier pendant l’hivernage. Il en sera tout autrement au cours de la saison suivante, où certaines de ces colonies (les plus parasitées en décembre) risquent de s’effondrer, courant juillet/août suivant, avec 8 000 à 10 000 varroas. Il est une règle plus ou moins admise qui dit que pour des colonies ayant le même instinct de nettoyage, on pense que le nombre de varroas double tous les mois. A titre d’exemple, prenons deux colonies identiques dont l’une hivernerait avec 20 varroas et l’autre 200. Voici ce que sera théoriquement la situation à fin août de l’année suivante.
- Nota 1 : On considère qu’il n’y a pas de couvain naissant en janvier, donc pas de naissance de varroas
- Nota 2 : Ce schéma théorique ne tient pas compte des mortalités naturelles proportionnelles dans les deux cas
Cet exemple est suffisamment parlant pour faire admettre qu’un contrôle hivernal, en période hors couvain devient indispensable.
Avec quel produit et comment contrôler ?
Au préalable, les ruches doivent posséder une ouverture totale du trou de vol et avoir un espace suffisant entre le plateau et le dessous des cadres, afin de pouvoir y glisser un lange recouvrant toute la surface du plateau.
Plusieurs molécules sont susceptibles d’être employées en période hors couvain pour le contrôle qui sert également de traitement ponctuel : l’Amitraze, le coumaphos et l’acide oxalique.
Les méthodes ont déjà été décrites plusieurs fois dans cette page des jeunes, mais pour les débutants et ceux qui les auraient oubliées, nous les republions. Attention : il s’agit uniquement de contrôles d’efficacité pour chacune de ces molécules et méthodes proposées, sur prescription extemporanée. Dans la mesure du possible, l’apiculteur choisira une molécule différente de celle utilisée lors des traitements d’été.
1) Méthode par évaporation / contact
Il est conseillé de prévoir tous les matériels qui seront utilisés pour mettre en place ce contrôle / traitement :
- des langes dont la surface permet de couvrir le fond des ruches.
- un produit gras, la graisse à traire convenant très bien.
- la molécule active, l’amitraze vendue sous le nom commercial de Taktic.
- une seringue graduée en ml pour doser justement le médicament.
- un pinceau pour le répartir sur le lange graissé.
Voici le mode opératoire décrit maintes fois, mais dont le débutant en apiculture n’a pas forcément connaissance :
- Attendre que tout le couvain soit éclos afin que les varroas résiduels soient en poste sur les abeilles ;
- Attendre une journée douce avec une température ne descendant pas au-dessous de 7° ;
- Préparer les langes : chacun d’entre eux doit couvrir la plus grande partie de chaque fond de ruche (tôle offset – papier rigide supportant la graisse) ;
- Enduire la surface d’un lange d’une pellicule de graisse à l’aide du pinceau.
- Répartir 0,5 ml de Taktic sur toute la surface du lange et l’égaliser grossièrement au pinceau ;
- Introduire le lange sur le plateau de la ruche qu’il soit grillagé ou non ;
- Au bout de 2 à 3 jours, retirer le lange et dénombrer les varroas piégés ;
- Interpréter les résultats. Si le nombre de varroas dépasse 50, chiffre que l’on considère désormais comme une valeur maximale, recommencer l’opération.
NB - La molécule Amitraze utilisée sous cette forme n’a pas d’Autorisation de Mise sur le Marché, mais elle est généralement tolérée d’emploi. Néanmoins elle n’est pas anodine et est devenue interdite pour toute autre utilisation qu’apicole (voir Abeille de France n° 904 page 285. Des précautions d’emploi sont recommandées : port de gants, de masque adéquat, éviter tout contact avec les muqueuses et la peau. Se laver les mains en fin d’opération.
2) Méthode par poudrage
Molécule : Coumaphos, vendue en pharmacie sous le nom commercial d’Asuntol.
La préparation : se procurer 15 g d’Asuntol et 600 g de sucre glace d’autre part. Regrouper les deux produits dans un récipient d’un volume supérieur à 1 litre. Le fermer hermétiquement et secouer fermement pour obtenir un mélange homogène. Dès qu’il est réalisé, préparer par pesage des doses de 20 g à conditionner par exemple en flacons ou sous enveloppes. Stocker au sec avant utilisation.
Mise en œuvre : dès que la température permet l’ouverture des ruches, saupoudrer une dose de 20 g répartie sur les inter-cadres occupés par les abeilles. Refermer la ruche. Au bout de 48 h, compter les varroas morts sur le lange et renouveler l’opération si le nombre de varroas est supérieur à 50.
Ne pas utiliser comme procédé de traitement en été.
3) Méthode par dégouttage
Molécule : acide oxalique
L’acide oxalique peut être acheté en pharmacie sous forme de dihydrate oxalique (c’est un produit cristallin qui contient 71 % d’acide oxalique et 29 % d’eau) ou chez les revendeurs de matériel apicole (très souvent sous forme de cachets de 3 grammes).
Voici la méthode décrite par le service sanitaire du Luxembourg pour le traitement d’hiver, dans le « Lëitzebuerger Beien Zeitung » de novembre 2004.
Température extérieure supérieure à 5° - colonie absolument hors couvain.
Dans une bouteille de 1 litre à fermeture étanche, immédiatement identifiée par une étiquette portant la mention du produit et en grosses lettres rouges « dangereux », on mélange 36 grammes d’acide oxalique avec 400 grammes de sucre et 0,75 litre d’eau du robinet réchauffée. Si l’eau est calcaire, le calcium de l’eau précipite sous forme de monoxalate de calcium, insoluble mais sans effet secondaire pour le dégouttage. Puis après dissolution complète, on achève le remplissage de la bouteille avec de l’eau tempérée.
Si l’on utilise les cachets d’acide oxalique, mettre dans une bouteille 2 cachets par ruche, puis 50 ml d’eau sucrée à la concentration 1/1 par ruche ; laisser dissoudre pendant 12 heures et secouer fortement.
Avant utilisation, amener (au bain-marie) le mélange à la température de 25°. Avec une seringue graduée de 100 ml, on utilise 30 ml de produit pour une colonie qui occupe 4 à 5 ruelles et 50 ml si la colonie occupe de 6 à 7 ruelles ; 40 ml pour un corps Langstroth ; 50 ml pour une Dadant ou 2 corps Langstroth.
L’ouverture de la ruche peut intervenir même par basse température au-dessus du zéro et plus la température est proche du zéro, moins on a besoin de fumée qui devra toujours être envoyée avec parcimonie. On ouvre la ruche calmement et calmement on arrose les abeilles dans toutes les ruelles avec de fines gouttelettes de la préparation. Il faut prendre son temps, ne pas baigner les abeilles mais seulement les humidifier et passer deux fois sur les mêmes ruelles. Plus il y a d’abeilles mouillées, meilleur est le résultat. Lorsqu’on hiverne sur deux corps, très souvent les abeilles sont positionnées à cheval sur les deux corps. Il faut alors soulever le corps supérieur et arroser dans la grappe.
- Précautions : porter des gants, des lunettes et un filet de protection.
- Un seul dégouttage par année, deux dégouttages éliminent la colonie.
- La chute des varroas dure de 4 à 5 semaines, elle doit être relevée chaque semaine et comparée aux décomptes de la chute naturelle ; ce qui permet d’en tirer des conclusions. Le reste de la solution non utilisé peut être versé directement et sans risque sur le terrain.
Mieux connaître son miel
A la fin d’une première saison, l’apiculteur présente à sa famille, à ses amis, son miel avec satisfaction et n’hésite pas à répéter, à qui veut bien l’entendre, que c’est le meilleur miel jamais produit ! C’est certainement vrai mais encore faut-il vérifier cette affirmation subjective.
C’est pour cela que nous lui suggérons de faire pratiquer une analyse physico-chimique qui, elle seule, détermine à la demande certains caractères objectifs. Ils permettront ensuite de les comparer à des normes en vigueur, qui autorisent la vente des miels. A partir de ces premiers résultats, l’objectif à moyen terme ne peut être que de toujours faire mieux pour arriver, la technique aidant, au top du top, c’est-à-dire à la partie la plus basse des normes. Quels sont ces principaux critères objectifs à contrôler ? Nous en retiendrons deux pour limiter les coûts d’analyses.
Où s’adresser pour faire réaliser ces analyses ? Plusieurs laboratoires sont qualifiés et le S.N.A. a l’habitude de travailler avec le CETAM de Lorraine. La Coopérative France Miel, les Ets VILLENEUVE, la Société MICHAUD pratiquent aussi ces analyses aidées par l’Europe.
Une deuxième façon de contrôler la bonne qualité de son produit est de le présenter à un concours des miels. Plusieurs syndicats départementaux en organisent, chacun avec son propre règlement. Comment se déroule un concours des miels ?
Préalablement, les échantillons devenus anonymes sont classés par catégories. C’est alors que des jurés formés par la profession examinent, hument, goûtent et notent les échantillons. A la suite de cette analyse sensorielle, ils attribuent des médailles aux miels les mieux notés. De plus, les organisateurs font pratiquer sur chaque échantillon des analyses physico-chimiques dont les résultats peuvent être éliminatoires selon le règlement appliqué.
L’apiculteur participant au concours est informé de ces résultats. Il est bien évident que les normes appliquées sont inférieures ou égales aux normes légales.
Nous pensons que la solution du concours des miels est idéale car elle cumule les résultats de l’analyse sensorielle subjective avec ceux de l’analyse physico-chimique, objective. Comme dans tout concours, il y a des gagnants et des moins chanceux. Les premiers mettront un point d’honneur pour rester en tête au prochain concours. Quant aux seconds, ils ne pourront être que motivés pour faire des efforts en direction de la qualité pour rejoindre et dépasser les premiers. C’est de cette façon que le niveau de qualité des miels s’élève, pour le bonheur du consommateur qui n’hésite pas à payer un peu plus cher un produit parfait.
Maintenant que sont accomplis les devoirs administratifs, maintenant que sont pratiqués les contrôles sanitaires, l’apiculteur va pouvoir tourner la grande page 2005. Bonne année pour les uns, moins bonne pour les autres, mais de toute façon riche de ce que nos abeilles nous ont apporté et appris. Que savons-nous d’elles ? Bien peu de choses en vérité, car quand nous croyons tout savoir, nous nous apercevons ne pas toujours comprendre ce qui se passe dans la ruche. Alors profitons de la non activité apicole pour lire, se réunir, écouter, échanger. Petit à petit, le voile se lèvera et la satisfaction deviendra toujours plus grande.
Bientôt le Père Noël va passer. Qu’il n’oublie pas les sabots de l’apiculteur. Et, quand l’apiculteur devient Père Noël, qu’il n’hésite pas à offrir un abonnement à l’Abeille de France à quelque curieux de l’abeille !
Bonne fin d’année !
Mon ami Francis et moi-même vous disons « A la nuit de Noël, écoutez les ruches entre les 12 coups de minuit. Les Abeilles se réveillent et bourdonnent ».
Bruno Cartel